Piercing

Depuis mes 15 ans, j'ai toujours voulu me faire un piercing. Rebellion contre la classe sociale dont je suis issue? Rebellion contre mes parents? Histoire de goût? Tout ce qu'on veut, mais ce n'est pas une question de mode.

J'ai attendu la semaine dernière, et j'ai sauté le pas. Voilà, j'ai le nombril piercé. Il est vrai que cela devient banal, mais la plupart font ça parce que c'est la mode. Moi c'était juste une affaire de convictions. Si j'avais le courage de l'assumer, j'aurais aussi un piercing à la langue, à l'arcade et en dessous de la lèvre. Mais je crois que mes parents ne s'en remettraient jamais, et je cesserais de passer pour la petite fille sage.. ce qui serait difficile, 22 ans que je joue ce rôle! Donc je me contenterai d'en rester au nombril.

Alex n'aime pas les piercings. Pour lui c'est une question de mode, et il trouve ça laid. Je lui ai expliqué que si je le faisais, c'est parce que j'aimais cela, et parce que cela était une sorte de conviction, que cela avait un sens pour moi.

Mutilation physique s'il en est, peut-être suis-je un peu maso? j'ai aimé cette sensation de bien etre en sortant de la boutique du pierceur. Alors, quel sens doit-on donner au piercing aujourd'hui? Acte banal: des gamines de moins de 15 ans sont déjà piercées de partout! Conviction? De moins en moins je crois.

Il faut savoir que le piercing n'est pas un acte anodin. j'aurais pu continuer à en mettre des faux, mais j'avais besoin de cette sensation d'un objet extérieur à l'intérieur de mon corps. Mais il ne faut pas oublier: la cicatrisation est longue (elle peut mettre jusqu'à un an..), sujette aux infections et ça fait mal...

Alex a finalement compris qu'il s'agissait d'une histoire de convictions et non pas d'un caprice de crise d'ado en retard. Et il commence à trouver cela joli sur moi...